29 déc. 2008

Rubans

[Muée petite fille et ton étrange beauté dans l’œil humide de la mère absente]


C’est ton départ ou bien le mien
C’est la main sans l’ombre sans l’astre sans ruban
C’est rien – rien qui ne s’écrit
Avec une machette

Plie ! Et je plie ton pardon avec le mien
Sans le fard dans le pourpre dans la tête d’un veau
Or – nous serons toujours – espacés –
Même vidés, proches comme proches
Des idoles en parcours de re-chemins

Nous-mêmes
Nous dans la main dans l’ombre dans l’astre dans le ruban
Echappés

18 déc. 2008

Kilograme(*)

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Je me sens seul, je suis très seul - avec moi-même et mes poèmes (ce que je tiens pour une seule et même chose).


Paul Celan à Adorno - lettre de mars 1961

(*) kilograme, expression de Celan




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Dans le livre de la cabane, le regard sur l'étoile du puits, avec/ dans le coeur, l'espoir d'un mot à venir


Paul Celan - 1967


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21 nov. 2008

Je suis punk

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Nous sommes deux et trois tous les matins devant le miroir. Il est essentiel ce miroir comme notre troisième branche, celle qui lie et pardonne. Je t’écris
Mon médecin me dit que les particules père et les particules mère intoxiquent mon sang. Alors, je te prends comme médicament et je veux ta disparition.
Des clous sous la peau pour nous rassembler.
Je n’aime pas ta salive dans la bouche des autres c’est ça l’occident soigner la blessure et mettre la vie sous la cloche heures d’été heures d’hiver. On interdit les aérations et les odeurs des arrière-saisons.

Deux- toujours deux, on se tait tous les matins.
C’était comment hier dans l’escalier sans lumière, qui t’embrassais ?
Tu as les yeux immenses, les larmes immenses, les mots qui piquent, les mots sales pour nous.
Tu m’écris devant le miroir chaque matin combien est pure cette fenêtre où tu calligraphies mon nom. Embrasse-moi de Paris à Reykjavík, bouffe mes cendres derrière le rideau – chaudes et absent
Plie-moi.
Des chaussures italiennes une taille en dessous, mes lèvres rouge décomposé, décompose mon enseigne.
J’aime ta douceur.


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Mon pas dans l'aller dans le tu
Te voilà
Et je ne sais plus dire, peut-être est-ce là que je commence à écrire ces tonnes de chair, mes couvertures, mes inventions et mes sourires. Non, le tien, lui qui accroche dans le miroir.
Tu as effacé l'autre main, celle qui te couvrait la bouche.
Tu mâches ta sueur entre tes dents, tu manques toujours. Ton médecin te dit que la dent absente marque le non-passage à l'acte et tu te demandes pourquoi il l'a fait lui avec sa main, avec sa bouche, les dents posées sur la table de nuit.

Il y a ces ventres gonflés par l'horreur du vide non traversés des fleuves des doigts sans fin et toi tu découpes un steack ou un pavé et tu te dis que tu ne veux pas de la nuit.
Parfois lorsque je m'assois sur le banc devant la grande salle blanche, tu fais danser mes jambes ; je regarde les murs glissants d'eau comme dans ce rêve jour après jour comme revenir dans l'avant et effacer pour te faire taire. C'est mon théâtre, je suis devant ou peut-être au jardin, tu es ma création – forte et sévère et moi.


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Je ne sais pas. Il y a des arcs de pierres qui s'enfoncent comme ça comme un arbre avec des gens dessous, des terres piétinées sous une lumière oblique.
Sous
Toi ma couverture quand je ne crie plus. Ailleurs
Ailleurs, l'écho est un mensonge la douleur dans les yeux. Tu n'es jamais là tout ce temps où il rechausse ses dents dans mes pieds si serrés quand il m'incarne pliée dans le ventre.
Je cherche un mot contre l'oubli, tu découperais bien la mémoire avec un long sanelli flexible nous deux face au miroir léchant en lambeaux
En lambeaux quand nos bordures se lient confondues comme sales
L'amer


Je ne sais plus qui de toi ou de moi ou du miroir entend et avec quelle force et avec quelle odeur restitue vrai ce qui se cache. Mon médecin me dit que déverser le présent dans cet ici c'est comme piquer le nerf du pied et le laisser remonter jusqu'à la tête, la fendre, la doubler dans le charnier
Le charnier
c'est quelque chose d'intime.



..

Plus loin que l'immédiat dans tes yeux fixes sombre le pardon, pas de camps, un camp – un seul silence appuyé sur la hanche de l'homme machiniste quand tu vomis son soleil.
Quelle reconnaissance pour qui ne veut être nommé ?
C'est là que tu es apparue ma singulière sans peau, ma chère niée
Langue doublée
Effarée
Sans rebord
Unie à un soi autre pendant, l'ici présent ouvert dans tes yeux fixes. Avec le but
L'amour mal-dit d'un mal-apprit quelque chose d'une plaie choyée retournée à soi à la béance d'une certitude
Sans le tort
Sans témoins
Il y a des rires et des cris, il y a des rires et des cris
Des rires
Et des cris
Des rires
Et des cris
Il y a des rires et des cris
Des rires
Et des cris
Toi à la fenêtre avec de la terre sur le corps avec un refleurir loin, loin d'ailleurs de ses pluriels du miroir du tendre la main
De la mère la main disparue comme une chape métallique te transperce quand la chape métallique te transperce, passe ici je suis absente d'un moi.
Il faut que ça passe d'un corps à l'autre et que ça remise l'en-dedans dans l'en-dehors, dans une autre que moi
A la fenêtre
couverte de terre
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Contre un mur
Ca s'écoule les cheveux sur les yeux dans la bouche dans les dents la langue épaisse
Collée sur
Les fissures, une cabane en genêts, un spectacle en tutu quand tu n'étais pas là.
Qui fait mal ?
qui fait mal quelque chose prit quand je crie l'eau le sang les racines dessus, dessus le mur
contre la maison la mère absente aux heures basses aux heures pleines à laver sans regard
A laver en dedans, dans la fissure, dans l'écoulement, boire au sang les racines dessus la maison mère absente
Sans les mains
Dans la poussière qui tombe, dans la pierre qui se brise, déjà prise, jamais rendue dans les mots immenses en dedans dans la
nuit
Sans regard
Derrière les portes sans clefs contre un mur
Une ruine
Ce qui reste en mémoire impossible et s'écrit dans le blanc dans l'oiseau dans la gorge
Dans le dans de l'ici d'hier plusieurs fois pliéDans le pli de la chair écoulée, éventrée
Dans la fleur qui offre son sang
Dans le mur jaillissant dans sa fissure dans ce doigt que tu poses toujours sur les lèvres sur la fissure
Dans l'ourlet
Dans sur quelque chose d'impossible
Quelque chose prit de la ruine
Confondue
Fer qui s'écoule
Contre un mur
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Sur un pont , un mur-pont
A effacer toutes les traces dans le corps
Dans le rouge
Et toi tu viens tu dis enlève cette carnelle, elle n’est pas de toi
Pourtant il reste quand on nous prend
Une violence un regard dans l’oblique
Vertical jusqu’au nœud
Le nœud ne se dit pas
Et tu tais
Tais-toi
Le nœud ne se dit pas
Se délie
Peut-être




Avec mes mots
Mots
Les miens
Tu entends les mots
Les miens
Restent en moi
Je jouis en pleurant
parfois

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17 nov. 2008

Rubik’s Cube Zero








Il faudrait se dire qu’il n’y a pas de mur -- pas de blanc qui ne s’échappe
De toi à moi
Il faudrait

Derrière la fenêtre s’ouvrir davantage déposer les griffes dans le monde et qu’il s’évanouisse lourd du corps des arbres comme nos branches
Dans un baiser répéter le tracé du fleuve et rire de ses débordements

Il faudrait donner de l’âme aux deux tombes et nos phares sous la pierre pour nous croire tranquilles
Ceindre nos yeux de rubans -- contourer nos abîmes
Il faudrait dormir immobiles pour teinter le temps de nos deux langues
Nos peaux en par-dessus des distances
Lisses de nos mains.
















6 nov. 2008

Nina, pour toi

A Emmanuel Rastouil

Comme si ta longue chevelure me traversait, Nina! Dans les veines
Nina dans les nerfs
Nina ! Trame nerveuse embrasse l'indicible
deux mains se manquent
se perd, Nina
décentrée
Je suis un mot
l'enclos accueillant d'un souffle solaire
Nina ne m'approche pas
Approche-toi
A travers Nina
En-dedans Nina
Déplace-toi des chairs
Nina ! Ma vertu autre pure dressée sur l'autel - de Nina
Haute
Nina agrippée
ouverte
Nina échappée de moi - rêves tus
Nina vraie.

--

Une lecture d'après NINA, Lettres et Chansons de Emmanuel Rastouil chez Géhess Editions

http://www.gehess.fr/editionsnb.html
http://chansonnier.over-blog.com/
http://www.myspace.com/emmanuelrastouil

4 nov. 2008

S'il

une courbe encore
l'instant nous contiendra

Prend date dans l’œil

3 nov. 2008

l'épuisement après

1-
Je pleure
Encore je pleure
J’écris.

2-
Je ne sais pas parler
C’est une maladie
J’écris.

3-
Tu me manques
Je ne te connais pas
J’écris

4-
Même seule
Je suis deux
J’écris

5-
J’ai peur
Je collectionne les clés
J’écris

6-
Je ne crois pas au hasard
Je signe
J’écris

7-
Je m’accomplis
Dans un sourire
J’écris

2 nov. 2008

Dénoue
la surprise de te trouver là
quelques cloches un mauvais son
je ne caresse pas tes cheveux - je laisse intactes tes marées
j'embrasse tes paupières orange ne doute pas
la lumière passe de ta bouche
à la cathédrale
les fleurs elles, viennent après
d'après nous
pas l'inverse
je ne défais pas le noeud au bas de ton dos - j'embrasse tes paupières
intacts - ne doute pas

1 nov. 2008

Vide

Et s'adosser
tissé sur blanc sur le mur en face de l'étendue revenue vers soi
vide
peu de place une longue distance comme une chevelure comme un long manque
l'étendue du regard dans la chambre dans le nombril
plié
traversé
d'un autre monde pesant d'un cil

larme bat
mais vers où
étincelles nuit une nouvelle fois
vers le corps vers l'étendue de ta main

Le point de vue de Harey


Harey regarde Le retour de la chasse de Brueghel Harey fabrique un souvenir
C'est une trans figuration
Harey et le vide livrée intacte des mondes des portes de la disparition qu'elle absorbe
Harey revient Harey est vraie Harey respire Harey transperce
sans clé
un manque de lumière
avec son sang
alors
Harey regarde le retour de la chasse de Brueghel comme la conscience d'Harey
ce qui se regarde regarde soi d'abord
viens par là
dedans-moi

Dans

J’ai nourri mille feux jusque l’épuisement. Cela revient comme sur le quai d’une gare – Grandes Lignes - J’ai déjà écrit cela.
Les petites boîtes ont éclaté de tant d’air rentré à l’intérieur –
C’est ce mot là qui devait venir – t’en souviens-tu ? intérieur – dans -
Quand on finit d’appartenir, de garder pour soi, quand , quand. Et quelle mesure ?

J’ai soufflé les limites de ta disparition.

Comment rendre ?
Quand la peau a vieilli un peu plus - Quand ? Et dans quelle mesure ?Dans.

C’est ce mot là qui devait venir – t’en souviens-tu ?
Le mot, le même
Et toi qui a éclaté de tant d’air rentré à l’intérieur - dans -
autour de nous

Nous s'espace lentement

A Claude Mouchard

Nous vivons au grand jour
au grand jour non- confiants des nuits,
sous lampadaires sans rosée qui ne se pose
Nuit écrasée d'un seul souffle !
A la lueur plus rien ne se devine
tout s’écrase sans caresse
sans caresse – nous ravalé d’un Je – tu et moi –
L’autre montré par trop de lumière
nuit ce Nous écrase Je
qui seulement se peut voir
Noé, Nous noués à la tétée.
Ronds roulons sur les périphériques
L’autre à quai, qu’il y reste
Loin – loin de nos yeux – mille et
Rien
Renvoyés !
Des mots,
coupés, avalés, répétés en Prières
répétés en prières
prière de se taire !
Des mots que Nous écrase
écrase un JE qui se tend
sans mains dans les débris, bois, tôles, nos chairs
Prière de bien faire le tri.

De l'épuisement des choix

[J'ai retrouvé dans notre cabane en bois un peu de la soie de nos transformations]

Plus tard - nous avons grandi cet espace
de la distance de nos mains -plus grande que nos errances, nos déchirures
entourées, poussées hors-de-soi -

Nous nous sommes manqués.

Lors - quand nous levons les yeux à hauteur des genêts -
nous mesurons l'illusion, racines à ras-de-terre -
A l'intervalle - nous croyons -images sans lèvres où s'aère
une prophétie à l'abandon

L'oeil simplement revenu à soi.

Dolmen

[Que je sois dans cette plaine ceinte de pierres, que ces pierres soient là ne revêt aucun mystère.]

Ces pierres me regardent
Elles me regardent moi
Un emprunt de regard
Je ne regarde pas la mer
Non, pas la mer !
Je regarde les pierres
Ces pierres me ramènent à la plaine
Nous – les pierres et moi – sommes pleines
Reconnaissantes
Dressées
Couchées
Confondues
Enfin.

Le Corps du Christ

La maille rompue sourde l’oubli
Il y a que la chair se fend en dévoisement
.......................................chair
........sourde
........................maille
.....................................................DEVOISEMENT
..............................................Silence
.................rompue
L’oubli
Pourtant
La quinte du loup règle le milieu
Et si l’aria s’apaiseA la fin
Rien ne fut jamais entamé

7 oct. 2008

Noir

La terre est noire
Noire la lumière
Et tes yeux
La terre est noire
Noir est le temps
Immobile
La terre est noire
Noire est l’attente
Temps
Noir
Tes yeux
Noirs
La terre est noire noire la lumière et tes yeux la terre est noire noir est le temps immobile la terre est noire noire est l’attente temps noir tes yeux noirs
qui ne durent.

Les Anges ont faim

Je ne veux pas les couleurs
Pas les croyances, pas l’autre
Boire la terre
Boire la terre indifférente
Je ne veux pas la terre
Pas la terre
Les amas, les sculptures d’os
Des fleuves de sang coulent
Jusque moi et je ne peux
T’oublier

Je ne veux pas la peau
Pas de sens, pas moi
Croire les rêves
Croire les rêves insouciants
Je ne veux pas des rêves
Pas les rêves
Des miroirs brisés entament
Fragiles, fragile ma joue
S’écaille et coule le bleu tout
Contre toi
Je ne veux pas le temps
Pas de volets, pas toi
Fermer les paupières
Fermer les paupières déliées
Je ne veux pas les paupières
Pas les paupières
Des tempêtes lissées courent
Tendues, tendu le sein
Brûlent nouées nos estomacs
Mutilés

3 oct. 2008

Chloe, de l'épuisement des choix

Comme passées de la matière à l'ombre
Disparues comme séparées du regard, des fleuves glissants des pierres
Evacuées
Un verbe suffit – d'avoir fait

Nos intermédiaires – maintenant longues chevelures
Fourchent – et principalement
Nos mains s'airent
Seules
Et Pareilles
Pareilles et seules
Reviendrons-nous en mars ?


[octobre 2006-octobre 2008]

28 sept. 2008

Entre nous

1-
Je prends le chemin faisant et défaisant les contraintes
Il s'agit d'une série de mesures - un espacement
Ah! les belles intentions!
Je suis la somme de ce qui vient à moi
Je me concentre pas à pas ;
entre chaque, l'espacement choisi en chemin
se calcule à l'oeil nu comme la grande manifestation d'un concours hippique

2-
L'autre jour dans son état d'avancement
Et précisément ce jour-là
Quelque chose est tombé
Le jour à ce point différent
S'est arrêté.
Ce n'est pas qu'il diminuait
J'aurais pu - même - couvrir mes yeux
Mais précisément ce jour-là, j'ai choisi de les agrandir

Les, yeux jour, terrictoires communs
Ont pris une importance
On pourrait bien lire matériel indifférencié
Pourtant ce jour porte à l'intérieur c'est à dire grammaticalement
L'image photographique

Départ en suites

1-
Il y a toute cette poussière d’après toi
Ces rangs, ces rangs d’heures percées de lèvres
Qui ne disent pas

Les rubans rangés dans les sacs de mots
De plomb sur les toits et les facades
Le ciel glisse de mes mains

Court, s’arrête, court, s’arrête
Jaillissant,
Quelques larmes d’après toi


2-
Il y a au bout d'une rue
Au bout d'un parc
Une grille
Et devant toi
L'enfant
Qui joue avec les yeux
- Le fer ne se défait pas -
Et l'enfant croît
Par-dessus les parcelles
Qu'offre la grille
Au bout du parc au bout de la rue
Devant toi

3-

Principalement
Ce que l'on défait l'ornière cisaillée de piques
Où s'airent des peaux suspendues là
Aux noeuds d'une main
Austères les troncs les racines dans l'œil
Couper court l'aimée – libérée
Amère la tige mâchée son privilège
Taire le mystère

4-

Les alentours, ce que l'on perçoit
dans le mouvement lent-e-ment
comme absorbés des cheveux
des grains de visages clarsemés là
et des sillons dents qui mâchent
devant un papier froissé qui
se froisse, crisse comme un cri
des fruits qui se hâtent, poudres
et des cités
Noir l'appel
Noir dure
Regards attardés
Des grues les jambes croisées
sur un décolleté de ciel
bas et - lent -
avancent, avancent à dos
un appel
Des grappes de fleurs au milieu de petites boîtes magnétiques,
un enfant caressé court par delà
Un cil tombe,
s'évapore dans un bruit de pages tournées.

5-
Tu es minha saudade
Meu teatro da alma
Você não é nenhum desses
Le mensonge vrai avant la parole
Une douleur - non – ma douleur – pas –
Par delà soi
Diga me que eu não sou
Et mes retards, ce que je ne regrette pas
Diga me, ma lumineuse
Sans aucune pareille et -seule -
A quelle distance ?
.............Ma langue ! Oh, minha improvavel mãe,
Furieuse in-tranquille de n'être vraiment Une !
Que t'ai-je déjà pris mãe,
Que puis-je rendre au silence arqué,
Teatro da alma, minha saudade ?

5 sept. 2008

Droit

Redresse-toi dans ta singularité
Redresse-toi, tu es ce qui nous fonde
Ta part de chemin – tienne
Et la poussière – pierre que tu soulèves, sont

Reconnaissables
A d'autres – avec d'autres nerfs – les nôtres

Reprends la parole, rends-la
Supporte !
C'est-à-dire au dessus de ceux qui te délestent
Ceux-même des vivants

Rends la mémoire – leur
Tu es de peu – ON, n'aime pas ce qui déborde- d'eux
Alors déverse – clair
Bien plus que des mots

18 août 2008

Opéra (3)

[ les morts ont tous la même peau]
Boris Vian

Sur les marches, jamais nous ne prévoyons le regard,
C'est à dire que l'on se croise d'abord avec les pieds.
La dispense d'hauteur - longue comme nos chevelures
et nos corps marqués de nuit
donnent à nos distances - - l'eau claire et droite d'un baiser

Ainsi puis-je te rendre l'image
cerclée de deux.



(réécriture d'un texte original de Chloe Danthes)

16 août 2008

L'absente


S’éloigner, incapable d’imaginer le prolongement des jours,
L’ombre courte du sable à la vague, de la vague au sable.
Quelque chose qui ne change pas.

Vers l’intérieur c'est-à-dire ce qui est avant ;
Les pierres mêlées aux clôtures métalliques
Sont tes espaces blanchis de trop de lumière

S’éloigner de n’être que l’impossible débordé d’un regard,
Poussière calquée d’os de mémoire quand,
Au point du jour, tes mains se nouent.

27 juil. 2008

Bulle de disparition

Si je respire mal
C’est qu’il y a ta disparition
Double......aucune.........main
.................
Seule


A l’envers des villes comme à l’envers des dire
Les pas.........les chaises.........les tables
.........Les liens sont avant


J’étouffe
Le peu de sang.......
peu..........peu...........peu
Les murs pleins
.......................Bien assez, assez
Mes yeux sont là
Blanc
.......... - Contre blanc
Blanc
Blanc
Blanc
.........Comme quelque chose d'autre que nous

21 juil. 2008

Solaris

Tu te souviens de la voix recréée hors de toi
L'enfance au bout des doigts ...... la peau doublée plus loin
Plus loin l'image de tes yeux derrière tes yeux

Clos

S'absente .... tu étais vol au dessus
Des mares de glace proche du sommeil
Vol au dessus statues ravies vite défaites

Tombées

Les traces au seuil portes ouvertes
Portes fermées comme l'irrigation séculaire
De ta langue pulmonaire

Charbon

Remué et charrié jusque dans le ventre
A l'abri de l'écume tu étais toi
Et toi à l'aller sombre ..... toi dormant

Scelle le temps

X projets de regard

Etoile dessus la maison
-Ouverte - .......la clé partagée de tous
Donne à la jambe légère
Donne un champ scellé...... lumineux de notre Etre

Aller comme dire sans hâte
Une certitude ...... nous nous sommes connus
Temps tabisé ......langues de padines
Non encore respirées

Chairs à l'oblique totem pole
Des plaines des plaines .... nos mains
Tenues d'une plume rouge palpitent
L'eau claire longue d'un baiser

X projets de regard

Branches aux heures de ton dos......... croisées lentement
Enracinées, prises à la naissance de ton cou
Terminaisons rêveuses

Portent l’humide des noces de feuillages.......et .... vertes
Suspendent le ventre creux d’une réaction de peau
Dedans......l’eau à l’argile faisant

Dehors les matins clairs
Caressent la mémoire par les vagues montrées ....... voix audibles
Supportent la déformation d’un nous...... défait du monde

18 juin 2008

Petites suites de rien


1- Rien

Souligne la distance
donne-lui la hauteur de ta bouche
le temps de réponse se mesure à la surface de ta peau
l'écho est sous les ongles
Brise-le

Prends -la neuve et unique comme
Le regard contoure l’air
Ploie

Ne lui donne pas de goût, ne la chéris pas
Nomme-la VIDE
Elle n’a pas la figure, n’ensemence pas

Tue-la


2- L'anneau

1-Tu conjugues l’espace comme tu lies deux corps – avant sentiments avec tes deux mains divinatoires.
Elles sont comme à l’envers de l’acte de parole, c'est-à-dire qu’elles viennent après le souffle,
Le temps des recommencements - le souffle donné par l’autre, celui que tu retiens
Ne t’es pas propre
Tu le presses de t’appartenir, tu le manques ailleurs, le recrées, le mêles au tien
Tu écris.

2-Tu aimes les pierres pour ce qu’elles ont de ressemblance avec les tournesols, le visage cache
Derrière les graines tout un monde non-révélé
Tu t’emploies à la lumière à porter
Tu portes mal
Tu cèdes le pas, trop de terre accumulée pour grandir la mémoire,
Tu lis.

3- Confie la parole comme elle vient
Prolonge ta voix.


3- D'enfance

Cri entier tourné non-retourné autour de la tête
à l'intérieur - vers –
Cri dans l'espace de moi à toi, à toi rendu,
remonté au premier geste.

Paume ouverte doigts écartés tenus par toi :
cri exténué, non goûté – le temps le temps
par-dessus-moi


Supporte

Deux cerclés
Après les ventres – plus rien
Mains innocentes de parole trouée
Les voix derrière voix de terre
Echappées

Deux pris
Dans le bain dans le bain dans le bain............sales
Prière d'icône une pierre souffle
Dessous des mondes possibles
J'évoque ton acceptable
D'abord les boucles dans le dos – dos de colonnes
D'abord po ssi ble
Prise dans l'en - deux
Vide
Entre les cuisses

Sous une mandorle

Sombre compagne l'œil derrière la fenêtre
Derrière le store ......... colonnes de dos
Non-pénétrées
Vagues à distance, remue-temps
Avalé, rendu, pour quelle réponse ?

L'- eau
La – colonne
La – fontaine
....................Les gouttes
.....................................Goutte
.................................................Goûtent
Main.

Projets de regard


1-

Les rails passent parallèles
Le regard n'attend rien que la précision de l'arrêt
Des noms sur les plaques
Et contre ton cœur tous ces lieux verts

Rien ne passe, ni les rails, ni le regard
Restent la précision de l'arrêt des noms sur les plaques,
Les parallèles que tu projettes, ton regard dans sa trajectoire :

Contre ton cœur tous ces lieux verts
Célèbrent le non-événement
Une distance – non séparés

2-

Je t’ai attendu avec le retard :
Quelque chose déjà échappé
Après-nous – quelque chose plein
Comme la trace de ton corps déjà allé – déjà absent.

Les champs de blé, d’orge ou électriques
C'est-à-dire ce qui est hors de nous
Sont plus grands et moins nombreux
Ils ne donnent pas, ne fleurissent pas,
Ils n’existent pas

[clos]
Nous parlons de l’intérieur, nous nourrissons la mort pour lui dire d’être en retard.

3-

Maison traversée du jardin
Quelque chose dit
Dans la paume fermée retournée
Dans la fleur quelque chose dit
Le sol qui s'étire
Quelque chose dit les yeux grandis du monde
Luttent plus loin que vies
Quelque chose dit bouches monstrueuses bercées
Un ciel s'offre tombeau
Quelque chose dit de retirer les larmes hors l'apparition



11 juin 2008

Opéra (1)

J'attends
Et lentement mon regard rentre dans son ventre comme dans le cœur
En soi –
......... A soi - -
C'est ainsi que je mesure ton visage – agrandi
J'attends

Là, des graines de paniques
D'autres
........... D'autres
....................... D'autres chants se fraient jusque mes lèvres
Tièdes salivent l'après ............ comme jamais

Et tracent ce qui passe, ce qui témoigne de t o i quelque chose qui se calme seul et pareil d'une (MEME) langue


* par Juliette Guerreiro

8 juin 2008

Opéra (2)

Je n'apprends rien
.............................. Je n'apprends rien
Tu as laissé de toi quelques images construites avec ma bouche, un souvenir de mains, les miennes et tes objets
Un téléphone et des lunettes

J'ai glissé là ou le temps et les rêveries tintent en sem ble
Maintenant seule devant toi qui pars je te retrouve ici
Peau grise parlante avec des traces vagues ........ .. si peu....... les tiennes, les miennes ou celles d'autres?

Les lignes de ma main débordent jusque ton chemin
Chutent
............. Chutent
.......................... Chutent
Un devoir aller vers l'im pé né tra ble
Vers tes nuages, vers d'autres regions, vers quelque chose que ne se presse pas.

21 mai 2008

Retour de jardin (2)

Les mots que vous vouliez servis
Les voici sans qu’ils ne m’appartiennent, voulez-vous donc me tendre le bras
C'est-à-dire me donner – vôtres –
Nous avons beau regarder un même ciel, l’effleure d’un écrit
Qui ne se veut pas
Vous me dites que vous seriez heureux endormi là – des mots, des mots
Les miens et d’autres
Je ne peux que creuser un large trou y puiser l’eau et vous la rendre
Entre les veines
Entre les veines pleines
Courent nos sangs suspendus à la plus haute branche
Nous atteignant dans l’intervalle
......... - Blanche
De nos silences entre souffles.

14 mai 2008

Retour de jardin (3)

Il disait : nous avançons
Et nous piétinons les allées blanches – celles des yeux d’autres
Si doux pris de hauteur - nous étions nus

Il y avait la pente de circulation des chirurgies ambulatoires
Toujours il attendait nos poussées quelque chose d’obligatoire entre
Morose et à-venir ; nous étions pleins de libération
Nous-y-croyions et encore

Il y a un temps que nous figeons des rêves sans pâlir
Noirs nous sommes de ces pierres transportées que nous posons-
Là !

Car rien ne change – l’allée est toujours grasse d’herbes hautes
Et c’est à peine si nous nous apercevons.
Mais cette distance n’est pas quelconque et nous vainc à l'Identique

10 mai 2008

Retour de jardin (5)


Ici tout déborde,

Les gens vont à pied avec derrière les talons l’encre des travaux
Il y a bien des couvertures pour leurs bras, pour leurs mains
Mais le sens de la marche arrache de leurs poignets
les Emotions, alors, avec leurs mains, ils tiennent des sirènes d’alarme, ils tiennent
Des panneaux
Les panneaux penchent en sens-unique ; les gens suivent le souffle
D’eux -- d’autres
C'est-à-dire avec leurs talons – avec l’encre en dessous, ils croient
Leurs yeux, leurs mains, ......... entier, leur corps, les panneaux qui
Penchent en sens-unique – clôturés d’une même peau
Ils sont d’une seule ................ [concentration]

A contre-courant, nos jambes fondent du sol, nous nous cognons, nous nous fleurons lourds des roulements de pierres d’un plus que deux !

Ici tout déborde !


9 mai 2008

Retour de jardin (6)


J'aimerais assez que vous disposiez de vos regards

Bien après, après.
Car il faut un temps pour le transport de toi à moi, ta voix
Tu n’as pas de voix c'est-à-dire que tu la portes -- sonore --
Avec tes doigts – ta bouche pleine de tes dents blanches
Résonne déjà prise en terre des traces de tes espaces
Ta bouche comme crucifix
Après les lentes circonvolutions - retourne à l’écume
Ta voix comme marquée de nuit


(inachevé)

* par Juliette Guerreiro

29 avr. 2008

Epine


J’ai mâché nos ombres,
Et les ventres ronds d’une terre de chiendents
Vomis jusque l’âme, jusque l’œil retourné,
Des cycles en silence plus qu’en --

Des nœuds et des nœuds à boire la sève malade

J’ai porté mes habits de cérémonie
Et me suis arrêtée là -- là où ton corps débordait de sa périphérie
Plein de tes déplacements

J’ai glissé une petite boule de neige sous la langue
Pour ne pas t’écrier
--

25 avr. 2008

Lecture


J’ai passé tant de saisons avec si peu de toi
Avec si peu de tes lèvres, avec si peu de voix
J’ai honoré chacun de ces grands riens
Des rêves lents montés en souvenir
A chercher pourquoi, tu, est bien plus plein
Sans nom presque mort, que tous ces corps
Mots échappés à battre le monde ; in conçus,
Tu n’es pas présent, cette mémoire te rend
En face, pénétré d’identique ; nous sommes
pourtant deux distances espacées de nos différences:
Je suis vivante et re-connais-sable quand toi
Silence incolore chargé de mes définitions
Parcours UNE et ma nudité avec tes mille bouches

24 avr. 2008

Rondes d'absence


Si je prétends savoir l'effroi, c'est que je suis le ruban sanguin de ton aile droite.

Discret, tu plies ta voix
avec ta langue performée de -- peau
tes chants-mâchettes et insé-parables de notre monde
prolongent l'aimer à chaque temps
- Différent

(Et), Clos,
Nous sommes les mages testamentaires
- tombes étroites entre les lèvres
des rondes d'absence
Un et premier.

11 avr. 2008

Les poésies d'Agathe


1- Au seuil

Des mots déformés au creux
des sillons désertés par les larmes
sur ma joue que tes lèvres oublient
dort le silence.

Je me plais à imaginer tes pas,
tes mains couvertes de mes transparences.
Ici pourtant, rien ne bruit,
et chaque jour me veillant
t'espère lentement.


2- Nulle part

Avec toi j'ai gravi les collines
De celles qui poinçonnent les gorges
Et, graves à la pente de nos rides
Etouffent d'air nos songes et nos yeux.

Quand je creuse mes avances
C'est ta langue nouée aux branches
Et les barques trouées dessous l'eau
Que j'écluse à mes lèvres

Je voudrais nous mener à la crête
Fidèle à nos chavirements
Nous capturer l'un à l'autre
Pour nous boire à nouveau


3- De vertical

Tu m'effleures
Là où
Je voudrais que tu m'éclabousses
Et nous fondes enracinés
Comme l'en-dedans d'un espace
Nulle-part en tout point
Nos mélanges respiratoires
Clôturés d'un plus que ...................nous


4- Des Cendres

Il fallait bien que finissent
Nos jours cendrés et toujours
Un peu plus quand dans les herbes hautes
Tu me disais l'aurore

Des points d'horizon
Et des finales de courses folles
Nos larmes goûtées sous la langue
Unique et nos ombres dansantes

Il fallait bien que finissent
Nos jours cendrés.


10 avr. 2008

D'une seule pierre


[La caresse du jour aux axes de la ville est une
- fleur blanche ouverte

ils disaient une hap-pa-tion fleurie de ta bouche]

C’est comme t’attendre avec mes regrets lassés tout
contre toi, une aube jeune à la pointe de tes doigts
horizon née, Etais-tu là ?

Toi ! disaient-ils, des chromes salivés en pierre-croches
Nous avions nos pavés et avalions nos paroles
.............. - Comme d’une seule pierre

7 avr. 2008

Honky Kooky's poetry

Ne résiste pas à la nuit quand elle porte ton corps
Premier et dernier - avec un souffle - pris entre toi et moi
Quand elle rend à nos langues leur correspondance

Nous sommes à quai devant l’orbe clair
Après la guérison nos yeux-lames suffoquent encor
Et amarrés, lèchent nos exceptions

(Nous pleurons des mondes
Ma main derrière ton œil
Le sexe béant).

4 avr. 2008

Brouillon de parole


Ma main et ton nom oubliés éternellement
Contre le jour, contre-jour sont une ombre
Possible.

Ne me dis pas ce que je ne touche pas encor
Quand l’enfance-cadre traverse nos mots
- L’hypnose - viens avant les lèvres de l’intérieur
En vrais -

Nous attendons

Des mondes tendus sous les pierres-angles
En dessous des fleuves tus de nos mémoires
Quand nous nommons, lectures com –
-munes, nos souffles - d’or --


Certain


C'est derrières les cuisses
Que se mâche la langue
Les entailles épellent
Des hasards de durée

Et vouloir prononcer
Comme toi quand tu me dis
J'ai revu les étoiles
C'est affleurer les poussières

C'est derrière les cuisses
Que rugissent les campements
Des genoux vomissent leurs rubans
A l'envers des déserts

Et vouloir prononcer
Comme toi quand tu me dis
Le sourire des pierres
C'est m'offrir une main nouvelle.

D'autres

Tu crois que j’écris d’autres
Là où mes nuits rendent aux voix
La langue arrachée
Et où les corps percés
........ Comme sept rondes viennent
Border mes mains

Au monde la prophétique
Vole un ciel si clair
Par les chemins hors-de-toi

3 avr. 2008

Oubliés de mars

A courir le souvenir quand il reste béant
Dans la bouche comme l’eau en cascade
Des bruits-cloches de l’enfance
J’ai oublié de te dire le dialogue
De te témoigner de la disparition du souffle
De celui qui giclait libre à perte de vue
Avec des mains – inn-o-cen-tes-
De celles qui prises dans les chevelures
Epousent les nœuds de chaise sur l'anneau
De nos espaces tus.

1 avr. 2008

(Marcel)

J’ai dégrisé la plage pour y laver mes yeux
Avec une laine aux poignets à pas d’heure
A genoux seule à te retrouver un peu
Je suis allée là où tu tendais ta bouche
Là où les avions échappent un dernier souffle
Loin, si Loin

J’ai ensemencé mes os aux souvenirs
De dérives disloquées à la pointe d’une chair
Debout seule à te retrouver un peu
Avec mes élixirs pour encor temps de jours
A te chercher dans les voix, dans les foules
Loin, si loin

27 mars 2008

Le Phare


De la mer incolore
Un ciel conjure la mémoire.
Des traces séchées de tes pas lunaires,
Rends l'empan de nos largesses quand
Vibrant de Lunes nous étions
Eclats entre deux portes recevant
- parcelles étranges, nos yeux pareils -
Nos contradictions.

Quelque chose filant

Et lire le cœur se dévore à la surface
Quelque chose d'autre que soi déjà
Comme vouloir retenir le souffle
Qui ne s'écoute pas, ne compte pas
Quand les larmes cachées derrière
Les rides et les mains, les mains
Débordent des chevelures grises
Les talons retournés par delà-toi

A l'horizon des cendres


1-
Nous sommes nés d'un septembre et d'un désert à l'envers de la porte du ciel. Encore, nous levons les yeux – pourtant Dieu que le poids de cette terre, son liquide, pèsent à nos pas. Il y a derrière ces montagnes des mines de regrets, se sont nos rubans d'yeux et l'émail qui nous distinguent aujourd'hui. Nous, des icônes, avons la verticalité – c'est-à-dire le rêve – et comment pourrions-nous confier l'intime ? Pourrions-nous donner notre sang à boire ? Nous ne déversons pas, ni premier - ni second car tant nous sommes ; nous allons, animant la distance, l'air que nous respirons. Des jambes d'eau, une seule fois, elle prit nos cheveux Et dessous les pierres, nous regrettons encore de n'avoir tari la source.

2-

Mains à mains nous sommes
Immobiles dans la ronde du jour
La bouche mûre au seuil
L'ombre d'une tête folle
Deux, nous récitons les étoiles

Nous détachons les pierres

Sous la boue d'une langue entr'ouverte
Buvons les reflets des chants
In -pronon –çables
Et derrières les cimes
Portons des corps d'abîme
A la croisée de toute ligne.