18 juin 2008

Petites suites de rien


1- Rien

Souligne la distance
donne-lui la hauteur de ta bouche
le temps de réponse se mesure à la surface de ta peau
l'écho est sous les ongles
Brise-le

Prends -la neuve et unique comme
Le regard contoure l’air
Ploie

Ne lui donne pas de goût, ne la chéris pas
Nomme-la VIDE
Elle n’a pas la figure, n’ensemence pas

Tue-la


2- L'anneau

1-Tu conjugues l’espace comme tu lies deux corps – avant sentiments avec tes deux mains divinatoires.
Elles sont comme à l’envers de l’acte de parole, c'est-à-dire qu’elles viennent après le souffle,
Le temps des recommencements - le souffle donné par l’autre, celui que tu retiens
Ne t’es pas propre
Tu le presses de t’appartenir, tu le manques ailleurs, le recrées, le mêles au tien
Tu écris.

2-Tu aimes les pierres pour ce qu’elles ont de ressemblance avec les tournesols, le visage cache
Derrière les graines tout un monde non-révélé
Tu t’emploies à la lumière à porter
Tu portes mal
Tu cèdes le pas, trop de terre accumulée pour grandir la mémoire,
Tu lis.

3- Confie la parole comme elle vient
Prolonge ta voix.


3- D'enfance

Cri entier tourné non-retourné autour de la tête
à l'intérieur - vers –
Cri dans l'espace de moi à toi, à toi rendu,
remonté au premier geste.

Paume ouverte doigts écartés tenus par toi :
cri exténué, non goûté – le temps le temps
par-dessus-moi


Supporte

Deux cerclés
Après les ventres – plus rien
Mains innocentes de parole trouée
Les voix derrière voix de terre
Echappées

Deux pris
Dans le bain dans le bain dans le bain............sales
Prière d'icône une pierre souffle
Dessous des mondes possibles
J'évoque ton acceptable
D'abord les boucles dans le dos – dos de colonnes
D'abord po ssi ble
Prise dans l'en - deux
Vide
Entre les cuisses

Sous une mandorle

Sombre compagne l'œil derrière la fenêtre
Derrière le store ......... colonnes de dos
Non-pénétrées
Vagues à distance, remue-temps
Avalé, rendu, pour quelle réponse ?

L'- eau
La – colonne
La – fontaine
....................Les gouttes
.....................................Goutte
.................................................Goûtent
Main.

Projets de regard


1-

Les rails passent parallèles
Le regard n'attend rien que la précision de l'arrêt
Des noms sur les plaques
Et contre ton cœur tous ces lieux verts

Rien ne passe, ni les rails, ni le regard
Restent la précision de l'arrêt des noms sur les plaques,
Les parallèles que tu projettes, ton regard dans sa trajectoire :

Contre ton cœur tous ces lieux verts
Célèbrent le non-événement
Une distance – non séparés

2-

Je t’ai attendu avec le retard :
Quelque chose déjà échappé
Après-nous – quelque chose plein
Comme la trace de ton corps déjà allé – déjà absent.

Les champs de blé, d’orge ou électriques
C'est-à-dire ce qui est hors de nous
Sont plus grands et moins nombreux
Ils ne donnent pas, ne fleurissent pas,
Ils n’existent pas

[clos]
Nous parlons de l’intérieur, nous nourrissons la mort pour lui dire d’être en retard.

3-

Maison traversée du jardin
Quelque chose dit
Dans la paume fermée retournée
Dans la fleur quelque chose dit
Le sol qui s'étire
Quelque chose dit les yeux grandis du monde
Luttent plus loin que vies
Quelque chose dit bouches monstrueuses bercées
Un ciel s'offre tombeau
Quelque chose dit de retirer les larmes hors l'apparition



11 juin 2008

Opéra (1)

J'attends
Et lentement mon regard rentre dans son ventre comme dans le cœur
En soi –
......... A soi - -
C'est ainsi que je mesure ton visage – agrandi
J'attends

Là, des graines de paniques
D'autres
........... D'autres
....................... D'autres chants se fraient jusque mes lèvres
Tièdes salivent l'après ............ comme jamais

Et tracent ce qui passe, ce qui témoigne de t o i quelque chose qui se calme seul et pareil d'une (MEME) langue


* par Juliette Guerreiro

8 juin 2008

Opéra (2)

Je n'apprends rien
.............................. Je n'apprends rien
Tu as laissé de toi quelques images construites avec ma bouche, un souvenir de mains, les miennes et tes objets
Un téléphone et des lunettes

J'ai glissé là ou le temps et les rêveries tintent en sem ble
Maintenant seule devant toi qui pars je te retrouve ici
Peau grise parlante avec des traces vagues ........ .. si peu....... les tiennes, les miennes ou celles d'autres?

Les lignes de ma main débordent jusque ton chemin
Chutent
............. Chutent
.......................... Chutent
Un devoir aller vers l'im pé né tra ble
Vers tes nuages, vers d'autres regions, vers quelque chose que ne se presse pas.