27 mars 2008

Le Phare


De la mer incolore
Un ciel conjure la mémoire.
Des traces séchées de tes pas lunaires,
Rends l'empan de nos largesses quand
Vibrant de Lunes nous étions
Eclats entre deux portes recevant
- parcelles étranges, nos yeux pareils -
Nos contradictions.

Quelque chose filant

Et lire le cœur se dévore à la surface
Quelque chose d'autre que soi déjà
Comme vouloir retenir le souffle
Qui ne s'écoute pas, ne compte pas
Quand les larmes cachées derrière
Les rides et les mains, les mains
Débordent des chevelures grises
Les talons retournés par delà-toi

A l'horizon des cendres


1-
Nous sommes nés d'un septembre et d'un désert à l'envers de la porte du ciel. Encore, nous levons les yeux – pourtant Dieu que le poids de cette terre, son liquide, pèsent à nos pas. Il y a derrière ces montagnes des mines de regrets, se sont nos rubans d'yeux et l'émail qui nous distinguent aujourd'hui. Nous, des icônes, avons la verticalité – c'est-à-dire le rêve – et comment pourrions-nous confier l'intime ? Pourrions-nous donner notre sang à boire ? Nous ne déversons pas, ni premier - ni second car tant nous sommes ; nous allons, animant la distance, l'air que nous respirons. Des jambes d'eau, une seule fois, elle prit nos cheveux Et dessous les pierres, nous regrettons encore de n'avoir tari la source.

2-

Mains à mains nous sommes
Immobiles dans la ronde du jour
La bouche mûre au seuil
L'ombre d'une tête folle
Deux, nous récitons les étoiles

Nous détachons les pierres

Sous la boue d'une langue entr'ouverte
Buvons les reflets des chants
In -pronon –çables
Et derrières les cimes
Portons des corps d'abîme
A la croisée de toute ligne.